mercredi 25 janvier 2017

gouache 1994


lettre fictive à ma mère

C’est sûr, j’ai gardé tes lettres et je les ouvre quelques fois.
Je trouve ton écriture très belle et celle de Papa aussi, une écriture d’une génération qui avait appris avec soin la calligraphie et qui savait formuler les textes.
Mais devant ces lettres et ces photos, mes yeux se détournent et j’ai du mal à les relire.
Je dois me reprendre à plusieurs reprises pour surmonter les murs qui me séparent de ces souvenirs.
[Devant ces lettres et ces photos que j’ai gardées (bien que j’aie déchiré une grande partie de tes lettres) malgré le désarroi qu’elles me procurent.] À enlever
Ces photos et ces lettres que j’ai gardées (bien que j’aie déchiré une grande partie de tes lettres) m’attirent pour leur mystère et me procurent un grand désarroi.
La forme et la composition de tes lettres, plus que le contenu m’attire et me fascinent car elles me montrent une partie de toi que je découvre par ces lettres.
Une partie naissant de l’écriture, plus belle que la partie du quotidien que je détestais.
Peu à peu, grâce à ces lettres qui sont le point de référence gravée restant, ta voix et tes mots se sont  transformées en moi et les signes deviennent le drapeau de ton affection   manifestée  par la distance de la lettre.
Et je suis toujours en désarroi dans ma solitude mâle.
Roger Y_B